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Denis TRAN
6 février 2006

Denis TRAN: Sans pitié

J'ai si mal quand je me mets à votre place. Mais de quel droit d'ailleurs puis-je me mettre à votre place? Votre histoire n'est pas mienne. Elle est totalement vôtre! Ce n'est pas un conte ou une fable avec des monstres et des grands méchants loups comme lorsqu'on me racontait enfant. C'est juste la réalité. La vôtre. Pas la mienne. Je vous entends mais je n'arrive pas à vous comprendre car je ne suis pas Vous et votre Histoire vous est si personnelle .... Mais je vous remercie de vouloir la partager avec moi. Je vous écoute. Parfois des sentiments confus surgissent: colère, tristesse, peur mais très vite je réalise que ce sont vos mots qui me créent des images de situations que j'ai traversé.  Je n'arrive plus à vous écouter, tout s'embrouille dans ma tête. Vous pleurez? Qu'avez vous dit? J'ai peut-être la solution à votre problème dis-je. Non, vous ne m'écoutez pas. Vous continuez à parler. Je commence à fatiguer. Peut-être faudrait-il que je rentre maintenant car je n'arrive plus à me concentrer. mais j'ai peur de l'offusquer alors je ne dis rien, je prends sur moi.

Compassion oui. Pitié non.

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Commentaires
F
En utilisant la compassion mais aussi l’empathie. Le rôle du thérapeute est de se mettre à l’écoute de son patient. Bien évidemment on ne peut pas toujours le comprendre n’ayant pas vécu sa vie, surtout avec notre mental car cela peut donner lieu à l’interprétation et l’on n’est plus dans le ressenti, dans le réel, dans son schéma de vie. L’erreur à ne pas faire c’est faire un lien avec notre propre vie, notre propre histoire. Le comportement juste est d’adopter la compassion, l’empathie, l’écoute et ensuite d’agir, de rééquilibrer le patient, cela passe par le corps. Pourquoi passer par la parole ? En travaillant sur le corps, en faisant lâcher les résistances, les douleurs, les tensions, on travaille sur la souffrance (physique et mentale) qui s’exprime et lâche. Si le patient à des questions on peut y répondre ou tout simplement l’amener à y répondre lui-même à comprendre d’où vient la problématique par rapport à son schéma de vie. On peut aussi lui donner quelques conseils si l’on pense que cela peut améliorer la problématique, mais surtout ne pas adopter un comportement systématique, chaque personne est différente, seul un comportement adapté à chacun sera juste.<br /> <br /> Dans la MTC, dans le Shiatsu, on travaille sur la globalité, travailler sur le corps c’est aussi travailler sur l’esprit. Le rôle d’un bon thérapeute et l’écoute, il n’est pas forcément là pour répondre, dans la relation d’aide l’acte exact et d’aider le patient, de l’amener à changer d’état. Le patient prend part lui aussi à la guérison, le thérapeute ne fait pas tout, il est simplement là pour aider le patient à retrouver son unité, son «bon fonctionnent », pour le coller à son Ciel Antérieur, pour lui faire prendre conscience de certaines disharmonies ou évolutions sur la voie du mieux être. C’est en quelque sorte un guide.<br /> <br /> <br /> <br /> Je cite ici Ryoku Endo :<br /> <br /> « Une erreur fréquente de thérapeutes est de tenter de comprendre la douleur du patient à travers leurs propres expériences passées. Bien que certains considèrent cela comme une harmonisation, c’est en fait uniquement une projection du thérapeute dans l’état du malade. Dans de tels cas, l’esprit du thérapeute peut s’attacher facilement aux symptômes. Le thérapeute doit se mettre en harmonie non pas avec les symptômes du patient, mais avec la vie exempte de symptômes de celui-ci, car c’est la force vitale qui réagit à la thérapie et non pas les symptômes. Par la compréhension harmonieuse de ce processus qu’a le thérapeute, les malades peuvent identifier le pouvoir de la vie qui est la source de leur être ».<br /> <br /> « Plutôt que compatir réellement à la souffrance du malade, thérapeute agit comme un individu capable de changer en lumière l’obscurité qui gît sous la surface de cette souffrance ».<br /> <br /> « L’essence de la vie est n’est pas perçue à travers la division et l’opposition mais à travers la compassion et l’interaction ».
J
Où est la mesure ? Comment aider quelqu’un dont l’esprit n’est pas encore<br /> prêt à se laisser guérir ? Évidement comme il est écrit plus bas l’esprit<br /> domine le corps & les maux du corps sont des alarmes pour l’esprit, mais la<br /> première démarche à effectuer est de reconnaître sa douleur physique comme<br /> la cause d’un effet mental (comme l’effet d’une problématique mentale).<br /> Cette prise de conscience entraîne nécessairement une remise en question car<br /> elle pointe le doigt sur un disfonctionnement, là interviennent les limites<br /> de chaque humain. Il n’est pas toujours donné de savoir se livrer mais<br /> parfois une solution au problème évoqué n’est pas encore recherché, bien<br /> trop prématuré, ça n’étais juste qu’un état de saturation arrivé à<br /> maturation pour être partagé mais pas solutionné. C’est là que tu es<br /> désarmé, que tes paroles deviennent moins percutantes que ta simple<br /> présence. Comment agir ? Qu’elle est la juste mesure ? Vaut-il mieux<br /> compatir sans oser s’affranchir ou réagir au risque d’amoindrir ce patient ?<br /> on touche au comportement humain ou le dicton :« la vérité n’est pas<br /> toujours bonne à dire » prend vit. Pascal a dit : « dire la vérité est utile<br /> à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce<br /> qu'ils se font haïr ». Dilemme, qu’elle est l’adéquation idéale ? l’idéale<br /> peut-il exister chez/pour l’humain ?...<br /> <br /> heaven's bird
B
Bonsoir Denis,<br /> <br /> Merci pour votre compassion!<br /> Je pense que c'est l'une des attitudes les plus justes à adopter en tant que thérapeute, et des plus "saines" aussi, et je crois qu'il faut beaucoup de discernement, pour pouvoir éprouver ce sentiment à sa juste valeur, et pour celle qu'elle peut représenter pour les patients.
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